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N°279 - F-GJLP - Un mini-moi pour le Broussard de Laval

par Ouest France le 5 août 2008


Gilles Guibert, maquettiste et Jean-Luc Peslier, photographe, ont une même admiration pour un avion. L'un, pour ses loisirs; l'autre, pour sa profession.

Gilles Guibert, 63 ans, fréquente les terrains d'aviation depuis son enfance. « Mon père était pompier volontaire à Saumur, je l'accompagnais lors des meetings aériens, nombreux à cette époque » se rappelle-t-il. « Il me reste des flashs de cette époque tel que Regarde c'est un Terrefort, disais-je à mon père, pour parler des avions de Saumur. »

En modèle réduit

Une opération de l'appendicite va le conduire au modèle réduit. « à cette époque la convalescence durait un mois. Ma mère m'a acheté une boîte de construction de planeur. Il faisait un mètre vingt d'envergure. L'outillage était des plus simples : un couteau de cuisine, des lames de rasoir, des épingles et des pinces à linge. Ma grand-mère m'a payé une scie à chantourner... que j'ai toujours d'ailleurs ! »

Il se prend au jeu et s'inscrit au club de modélisme de Saumur « club présidé par un vieux monsieur, le père Vincent, ancien pilote de la guerre 14-18 ». Après une période plus calme en matière de modélisme, et un passage par le folklore avec le groupe La Perle de l'Anjou, je me suis intéressé à nouveau au modélisme, fin 1969, quand je suis arrivé en Mayenne après la fermeture de mon entreprise. C'était « la veille de mon mariage ! Ne connaissant personne à Laval, je suis allé à Beausoleil pour m'inscrire à l'atelier de modélisme de l'Aéroclub, devenu aujourd'hui l'Aéro Modèle-club de la Mayenne, qui compte une quarantaine de membres dont une dizaine de fidèles. »

« Le Broussard, cela fait une vingtaine d'années que je voulais en construire un » explique Gilles. Par chance, Jean-Luc Peslier, photographe, venait d'en remettre un en fonctionnement à l'aérodrome de Laval en 1993, le F-GJLP. « Quand en 2002 j'ai posé la question à Jean-Luc Peslier pour prendre des photos de son avion en vue d'en réaliser la maquette, j'ai été chaleureusement accueilli ». Après deux ans et demi de travail, « pendant mes loisirs, le petit Broussard, aux couleurs Prisma, a été baptisé en juin 2004 en présence du grand.

Un modèle réduit de deux mètres soixante d'envergure qui pèse 15,500 kg muni d'un moteur de 35 centimètres cubes de 4,5 CV. Il a fait son premier vol en septembre 2004. En juin 2005, le petit Broussard est monté dans le grand pour se rendre à La Ferté-Alais à la réunion internationale proposée par l'International miniature Aicraft association.

Idéal pour la photographie

Pour Jean-Luc Peslier, 60 ans: « Le Broussard, c'est l'avion idéal pour la photographie aérienne : vitesse lente, grosse capacité, décollage court ». La photographie, une passion mais aussi un métier. « Quand en 1979 je décide de me lancer dans ce métier on m'a classé dans la catégorie « Petit métier de la rue ». En fait je me situais après les photographes pour créer des diaporamas.» Prisma a été créée en 1981. « Pour la photo aérienne, je me suis tourné vers l'armée qui cherchait à recycler ses avions. Quand il a fallu l'immatriculer en catastrophe pour l'acheminer vers Laval, je n'avais pas prévu d'immatriculation particulière. C'est la personne chargée de cette tâche qui m'a proposé JLP. Heureux hasard, l'immatriculation était disponible. » Jean-Luc Peslier passera la main fin juillet, mais les Lavallois entendront encore de temps en temps le bruit caractéristique du Broussard. Une passion ne s'achève pas à l'heure de la retraite.

Ouest France

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