Histoires de pilotes, et de mécano-naviguants


Aérospéciale Yves DUVAL - La Navette Bretonne

Avant de commencer le récit de mes aventures sur le Broussard F-GDPX de chez Yankee Delta, il est indispensable de présenter les personnes qui ont permis durant de nombreuses années à le faire voler.
D’abord, le chef, Yves Duval. Pilote-instructeur long-courrier sur Airbus A340 à Air-France, il a piloté un nombre si important d’appareils que les énumérer ici prendrait trop de temps. Mais il est avant, il a été le chef d’une patrouille exceptionnelle avec 3 Cricri et un Zlin 526 avec pour sponsor la Britanny Ferries.
En second, on trouvait le pilote Dominique Louapre, pilote d’affaire sur Piper Cheyenne pour la Britanny Ferries. Il est aussi l’un des rare pilote sur Fw + C-3605, impressionnant appareil suisse.
En ingénieur mécanicien, Robert Laurent, excellent pilote, génial mécanicien. Il vole aujourd’hui sur EC-120 Colibri à Hélistar.
Les pilotes supplémentaires furent Michel Jamet, spécialiste des largages para et Jean-Yves Lebon instructeur.
Les mécanos sol, Pascal Levren et Robert Courtoux, deux très bon, en mécanique et en blague…

Je ne connais pas l’historique de l’appareil, je laisserai le soin au historien d’en dire un peu plus à ce sujet. Pour ma part, la Navette Bretonne existait déjà lors de ma venue dans la « bande à Duval ». Quand à savoir, quand eut lieu mon premier vol sur le Broussard, je n’en ai plus le souvenir mais vu le nombre d’heures de vol que l’on m’a offert, c’est facile à comprendre.

Mes meilleurs souvenirs sont les différents survolent de meeting, les ravitaillements, les trajets. Comme disait le chef : «  S’il le faut, tu prends le tracteur et tu fais le plein. Qu’est ce que tu veux, c’est la guerre !!! » La gentillesse et surtout la garantie d’un coup de main suffit à ce que tout se passe bien.

La Navette Bretonne, je l’ai commencé en 1993 par le meeting aérien de Lannion dans les Côtes d’Armor. Je devais transférer le parafan et le Cricri avec notre bête de somme, une BX break commerciale. Ainsi harnaché avec un permis tout frais, le voyage se passa sans problème par la route et failli mal tourner quand, oubliant la présence du parafan sur la galerie, je m’approcha trop près de « Papy Brousse ». Heureusement, la très faible vitesse et l’absence de cales évita le pire. De là je pus suivre tous les préparatifs pour la mise en place de la structure permettant le largage du Cricri en vol. En fait, il s’agit d’un triangle avec, dans l’axe de la roulette avant, un crochet commandé de la cabine par une poignée au plafond. Sur le Cricri, c’est un câble qui vient s’arrimer au crochet et reste en permanence sur l’appareil. La roulette avant du Cricri devait rester libre en permanence et se loger entre deux étriers.
Le plus impressionnant, durant tout ces meetings, ce sont les grues qui devaient élever un si frêle appareil sur le Broussard.



J’ai pu voir des engins de 100 tonnes loués pour l’occasion par les organisateurs pour un appareils de 70 kgs… Sur d’autre, on avait droit à un Maniscopic. Dans les deux cas, on faisait toujours le spectacle. En prime, le Broussard émettait de la fumée, son secret, du fuel injecté dans les pipes d’échappement provenant d’un réservoir mobile qui était fixée dans la cabine. Contenance, 50 litres, durée, 7 minutes…

Malgré la faible taille du Cri-cri, jamais il n’entra dans le Broussard. A l’inverse, le Cri-cri eu droit de rentrer dans bien d’autres avions comme un Airbus A-300 pour aller sur Nice. Fort sympathique car j’ai eu droit au retour à un vol en cabine sur le jumpseat, câlé entre le pilote et le copilote, et cela toujours pour une représentation, ce coup-ci à Cannes Mandelieu. Souvent, les meetings d’été s’enchaînent à un rythme fou, ainsi, en 1994, la étapes du tour de France aérien des jeunes pilotes, n’a amené à faire Rennes –Brest -Le Mans-Le Havre- Hechtel (Belgique) -Rennes à la suite avec fort peu de repos, et ceux, toujours avec la BX. A Hechtel, justement, deux petites anecdotes. La première vient du faite que nous ne connaissions pas d’aérodrome dans le coin. Bref, le Broussard avec Robert et Dodo partirent à l’aventure et ceux, juste avant un orage qui m’accompagnera jusqu’en Belgique. Arrivé sur le lieu présumé du meeting à 6h00 du matin et épuisé, je décide de dormir dans la voiture et d’attendre qu’il fasse un peu plus jour. En faite, la haie qui était à côté de moi, clôturait l’aérodrome, et l’aéroclub était 200 mètres plus loin… Deux ans après, les belges en parlaient encore… La seconde, c’est que lors du chargement du Cri-cri sur le Broussard, un Piper J3 fit malencontreusement un cheval de bois, rien de méchant mais notre opération fut interrompu, histoire de remettre l’appareil sur son train.

Vincent 11/2008


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